Face à la progression rapide de l’épidémie de variole du singe (Mpox) en Afrique, le directeur général de l’Africa CDC, Jean Kaseya, a mis en garde contre les dangers de la désinformation et de la stigmatisation qui entourent cette crise sanitaire. S’exprimant à l’occasion d’une interview accordée à ACTUALITE.CD, Kaseya a souligné l’importance de la déclaration d’urgence de santé publique continentale, destinée à mobiliser des ressources et à renforcer la coordination régionale pour contenir l’épidémie.
"Cette déclaration d'urgence vise non seulement à mobiliser les ressources nécessaires pour lutter contre la maladie, mais aussi à combattre la désinformation qui entrave la réponse sanitaire", a déclaré Kaseya. Il a expliqué que la propagation rapide de Mpox dans 13 pays africains, dont la République démocratique du Congo (RDC), où 96 % des cas et 97 % des décès ont été signalés, a créé un terrain fertile pour la désinformation, ce qui complique davantage les efforts pour maîtriser l'épidémie.
La désinformation, couplée à la stigmatisation, empêche les populations de signaler les cas ou de chercher des soins, contribuant ainsi à une propagation plus large de la maladie. Kaseya a insisté sur la nécessité de diffuser des informations claires et cohérentes à travers le continent pour encourager les populations à prendre les mesures appropriées sans craindre la discrimination.
La situation est particulièrement préoccupante en RDC, où le nombre de cas a explosé, représentant un accroissement de 160 % par rapport à 2023. Cette recrudescence souligne l'urgence d'une réponse coordonnée et soutenue, non seulement pour endiguer l'épidémie, mais aussi pour renforcer la résilience des systèmes de santé en Afrique.
La déclaration d’urgence vise également à accroître la transparence entre les pays africains dans le rapportage des cas, ce qui est essentiel pour une réponse efficace. "Nous devons nous assurer que les informations circulent rapidement et de manière transparente entre les pays pour que nous puissions réagir rapidement et efficacement", a ajouté Kaseya.
Cette alerte intervient alors que les autorités de santé à travers le continent redoublent d'efforts pour contrer non seulement la maladie elle-même, mais aussi les mythes et les fausses informations qui entourent Mpox. En parallèle, Africa CDC travaille en étroite collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et d'autres partenaires pour mettre en place des mesures de contrôle transfrontalières et pour accélérer l'approvisionnement en vaccins et en équipements médicaux.