La Synergie des Missions d’Observation Citoyenne des Élections (SYMOCEL) a présenté ce mardi à Kinshasa son rapport final sur les scrutins combinés de décembre 2023 en République Démocratique du Congo. Le rapport met en lumière une série de dysfonctionnements, notamment une augmentation inquiétante des discours de haine durant la campagne électorale.
Selon la Mission d'Observation Électorale (MOE) de SYMOCEL, des discours de haine ont été relevés dans 16 % des 97 rapports de terrain reçus au cours de la campagne. De plus, 6 % des meetings de campagne observés ont été marqués par des violences, des agressions, des intimidations et d’autres atteintes aux libertés fondamentales, empêchant ainsi les candidats et participants d’exercer pleinement leurs droits.
Les opérations électorales ont été menées dans un climat tendu, marqué par une perte de confiance entre les parties prenantes et de nombreux défis logistiques et sécuritaires. Des incidents ont été signalés dans plusieurs provinces, notamment dans le Nord-Kivu (Rutshuru et Masisi), la Tshopo, le Kwango, le Kwilu (Masimanimba), et le Maï-Ndombe (Kwamouth). Des conflits intercommunautaires et ethniques ont également perturbé le processus électoral, en particulier dans le Haut-Katanga, le Kwilu et le Maï-Ndombe.
SYMOCEL recommande de renforcer les dispositions légales concernant la campagne électorale, de clarifier les rôles des organes de sanction et de régulation, et d’assurer une mise en œuvre stricte de la loi sur le financement des partis politiques.
Créée en mars 2016, la SYMOCEL est une organisation de la société civile congolaise qui regroupe sept organisations et trois plates-formes œuvrant dans les domaines de l’éducation civique et électorale, la gouvernance démocratique, l’observation électorale, et les réformes électorales.
Le rapport de la SYMOCEL, couvrant les phases pré-électorale, électorale et post-électorale, souligne l'importance d'une meilleure gestion des processus électoraux pour assurer la transparence et l'équité des élections en RDC.