Une vidéo d’une minute et 22 secondes circule depuis mardi 12 novembre 2024 sur les réseaux sociaux juste après les derniers exposés des panélistes aux états généraux organisés par le ministère congolais de la justice dans laquelle on voit la projection d’une séquence vidéo où une jeune femme danseuse introduit une bouteille vide dans son organe génital en public. La légende qui accompagne cette vidéo affirme que la projection de cette vidéo était à la surprise générale et que la cause de ce désagrément n’est pas encore connue. Attention, le public était averti avant la visualisation de cette vidéo et elle était intentionnelle.

Dans la vidéo, nous pouvons apercevoir le public et les intervenants assis sur le podium. Sur l’écran géant se trouvant derrière les intervenants, nous pouvons apercevoir une affiche où l’on voit le visage du président congolais Félix Tshisekedi. Juste après, une vidéo est balancée, dans laquelle on aperçoit une jeune femme danseuse, descendre partiellement sa culotte noire et introduire plusieurs fois une bouteille vide à l’intérieur de son organe génital en public. Nous pouvons également apercevoir un batteur derrière la danseuse et  quelques hommes à sa gauche habillé majoritairement en T-shirt jaune dont deux permi eux tiennent des guitares et d’autres des microphones.

La vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux depuis mardi 12 novembre 2024 (1234).

“Scandale aujourd'hui au centre financier pendant les travaux des états généraux de la Justice. Une vidéo à caractère pornographique a été diffusée sur le grand écran à la surprise générale. La cause de ce désagrément n'est pas encore connue”, affirme cet internaute. 

  

Faux, le public n'était pas surpris, car il était averti avant la projection de la vidéo et elle était volontaire

Nous avons fait des recherches sur les réseaux sociaux et nous avons trouvé un article de l’Agence congolaise de presse sur la vidéo faisant l’objet de notre recherche. Dans son article publié le 13 novembre 2024 sur son site, cette agence de presse congolaise rapporte qu’il n y a eu aucun scandale lors des travaux des états généraux de la justice.

« Bien qu’authentique, la vidéo mentionnée dans le post a été diffusée pour des raisons pédagogiques, en vue de justifier la manière dont certains médias et artistes détruisent les mœurs et l’avenir des jeunes congolais. L’image évoquée n’était qu’un exemple justifiant l’importance de la commission de censure. Ce n’était aucunement une erreur technique, et n’avait rien de scandaleux », déclare l’un des participants aux travaux des états généraux, cité dans cet article par l’ACP.

Nous avons contacté par WhatsApp un confrère journaliste du site d’informations mediacongo.net, Daniel Aloterembi, qui était présent dans la salle lors de la projection de cette vidéo. Il nous a fait savoir que le président de la Commission de censure a dit à l’assistance qu’il a prévu une vidéo pour illustrer l’immoralité dans le secteur de la musique et le technicien a lancé ensuite la vidéo.

Nous avons poursuivi nos recherches en espérant trouver la séquence qui vient juste avant la projection de la vidéo afin d’attester si le public était averti ou non. Nous sommes tombés sur une séquence vidéo de 43 secondes prise dans le groupe WhatsApp du ministère congolais de la justice et garde des sceaux.

Nous pouvons écouter le président de la Commission de censure, Vincent Bishiya, dire dans la vidéo juste avant la projection de la vidéo à caractère pornographique de la danseuse : “Si je peux vous projeter quelque chose que j’ai prévue par le service technique”. Ce qui prouve que cette projection était intentionnelle et le public était averti juste avant.

Vincent Bishiya déclare, dans la même vidéo, que “notre génération est sacrifiée”.

 

Attention, le public était averti avant la diffusion de cette vidéo (devenue virale) lors des travaux des états généraux de la justice#LokutaMabe pic.twitter.com/TKdXYMtcB5

— lokutaMABE (@lokutaMABE) November 15, 2024

 

 

Les états généraux de la justice

Le président congolais Félix Tshisekedi a lancé les travaux des états généraux de la justice mercredi 6 novembre 2024 au centre financier de Kinshasa dans la commune de Gombe, ce qu’on peut lire sur le sur la page Facebook du ministère de la justice et garde des sceaux. Ces travaux des états généraux de la justice se sont déroulés sous le thème : “Pourquoi la justice est-elle malade ?”.

Le ministre congolais de la justice, Constant Mutamba, a annoncé, mardi 12 novembre 2024, juste après le dernier panel, la poursuite des états généraux de la justice de 72 heures alors que la clôture de ces travaux était prévue initialement mercredi 13 novembre 2024, rapporte actualité.cd.

Au dernier jour des exposés des panélistes, le président de la Commission de censure, Vincent Bishiya, a proposé la suppression du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), rapporte Radio Okapi. “Nous sommes déjà en pleine démocratie. Donc, il doit disparaître”, dit cet avocat général, cité dans le même article de Radio Okapi.

Résumé

La vidéo ou l’on voit une jeune femme danseuse introduire une bouteille vide dans son organe génital publiquement a été projetée volontairement lors des travaux des états généraux de la justice et le public était averti quelques temps avant.

Christian Malele